Qualité de l’air intérieur : un travail de collaboration vertueux à CentraleSupélec

Qualité de l’air intérieure : un travail de collaboration vertueux à CentraleSupélec

Ci-dessus : Mesure du taux de CO2 dans « la Halle » de la Fabrique.

La crise du COVID a rappelé l’importance d’avoir un bon renouvellement d’air intérieur pour limiter l’impact des maladies respiratoires transmises par l’air que l’on respire et cela en particulier dans les écoles, les établissements d’enseignement et plus généralement les établissements recevant du public.

Dès le début de la pandémie, l’école s’est saisie du sujet avec l’achat de plusieurs capteurs de CO2 qui permettent de déterminer le taux de confinement d’une pièce : plus le taux de CO2 mesuré est haut, plus le confinement est élevé et plus le risque de contamination est fort. Pour limiter le risque, il faut renouveler l’air intérieur en amenant de l’air frais de l’extérieur.

 

Une campagne de mesure a été réalisée par des personnels de l’école et un dialogue avec la DPIET a permis d’améliorer la performance des bâtiments de Gif sur Yvette déjà très satisfaisante, en comparaison avec d’autres établissements, au bâti plus ancien, qui affichent parfois des résultats insatisfaisants.

« Les solutions techniques qui ont été retenues à la conception des bâtiments ont permis de garantir un niveau de confort aux occupants sur différents paramètres : température, hygrométrie, niveau d’éclairement, intensité sonore, qualité de l’air (taux de CO2 en dessous des 800 ppm).  Néanmoins, pour maintenir dans le temps ce bon niveau de confort, il est nécessaire de réaliser un suivi quotidien du fonctionnement des installations et des équipements. Pour ce faire, différents capteurs contrôlent les paramètres et remontent via la GTB (gestion technique du bâtiment) toutes les anomalies. Cela permet d’enclencher des actions correctives ou préventives » comme le mentionne Bruno NIVARD, Directeur de la DPIET.

 

Sur le sujet de la qualité de l’air dans les espaces, un dialogue constant et enrichissant s’est instauré entre la DPIET et Pascal MORENTON, Professeur de l’école qui participe à diverses actions ou groupes de travail travaillant autour de la qualité de l’air intérieur et de la Santé Publique.

Pour continuer à améliorer la performance énergétique des bâtiments tout en maintenant un niveau de confort aux usagers, une opération pilote a ainsi été menée dans le bâtiment Bouygues au printemps 2024 pour tester l’intérêt d’une technologie de contrôle prédictif des équipements de Chauffage, Ventilation et Climatisation ou CVC et des centrales de traitement de l’air (solution qui s’appuie sur l’IA). Ce pilote s’est réalisé en partenariat avec Thermosphr une société mandatée par Equans, le mainteneur multi technique du bâtiment Bouygues dans le cadre du Partenariat Public et Privé ou PPP entre Kluster et CentraleSupélec.

L’expérimentation a permis d’obtenir des gains notables d’économie d’énergie sans que ne soit dégradé le confort des usagers, sur la CVC et les centrales de traitement d’air (- 14% sur la CVC et – 28% sur les centrales de traitement d’air). Ce pilote réalisé motive à poursuivre l’utilisation de l’IA pour piloter les équipements et à l’étendre à d’autres bâtiments (notamment le bâtiment Eiffel).

 

Au-delà de l’aspect technique des bâtiments, il est également essentiel d’assurer un placement optimal des cours pour garantir la qualité de l’air, ceci pour mettre à disposition une salle qui répond en termes de capacité à l’effectif prévu. Pour ce faire, la DPIET assure le placement de la plupart des enseignements à l’exception de quelques cours (Exed, Centre de Langues). Cette organisation a été utile pendant la phase des travaux de Breguet avec un planning d’occupation des locaux plus tendu dans les autres bâtiments du Campus de Gif. Une vigilance a été particulièrement portée sur les salles reconfigurées dans Bouygues et Eiffel lors de cette phase transitoire (Sd.014 et Sd.015 aménagées en salles de 120 places) avec des efforts importants déployés pour garantir la ventilation de ces locaux.

Aujourd’hui, les mesures de la qualité de l’air sont toujours réalisées par des personnels de l’école et l’amélioration continue des performances de la ventilation se poursuit grâce à une action permanente des services techniques de la DPIET. De récentes mesures ont montré d’excellentes performances dans différents lieux : salles de classes, salles techniques, espaces communs. Ces performances assez rarement vues dans des établissement recevant du public méritent d’être saluées, l’école pouvant être considérée comme relativement en pointe sur ce sujet.

Avec l’aide de Pascal MORENTON et en s’inspirant de l’expérience de CentraleSupélec, le Lumen propose, à son tour, depuis plusieurs mois le prêt de capteurs de CO2 pour l’ensemble des acteurs de l’Université Paris-Saclay.

 

Le sujet de la qualité de l'air, à la croisée des enjeux de santé publique, des enjeux énergétiques et de ceux du développement durable est une vraie problématique d’ingénierie actuelle dont les solutions sont basées sur des approches systémiques et/ou des solutions technologiques avancées. CentraleSupélec en tant qu’École d’ingénieurs, en s’appuyant sur son modèle économique (fonds publics, fonds propres) et par ses choix, est exemplaire sur ce sujet.  Les enjeux de l’Ecole restent de sensibiliser, former et manager toutes les parties prenantes sur ce sujet identifié comme l'un des enjeux majeurs de Santé Publique du XXIème siècle, afin de créer un environnement sain et propice à l'apprentissage pour tous.