Des étudiants de l’École finalistes du NATO Innovation Challenge 2025 !

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Le 20 juin dernier à Tallinn, en Estonie, une équipe d’élèves-ingénieurs de CentraleSupélec a brillamment représenté l’École en accédant à la finale du NATO Innovation Challenge 2025. Leur projet, baptisé Scarecrow, faisait partie des 12 finalistes sélectionnés parmi 162 candidatures internationales, face à des startups souvent déjà avancées technologiquement, certaines ayant même déjà testé leurs solutions sur le champ de bataille en Ukraine. Scarecrow était à la fois le seul projet d’origine académique et la seule équipe française à atteindre ce niveau. 

Organisé par le NATO Allied Command Transformation (ACT) et le Joint Analysis Training and Education Centre (JATEC) – une organisation conjointe OTAN-Ukraine – le challenge de cette année ciblait une menace émergente sur les champs de bataille : les drones kamikazes FPV (First Person View) pilotés via fibre optique. Ces drones, peu coûteux et très performant sur le champ de bataille, échappent aux méthodes classiques de guerre électronique et représentent un défi croissant pour les forces armées de l’OTAN et leurs alliés. 

Les participants étaient invités à proposer des solutions innovantes pour détecter, identifier, suivre et neutraliser ces nouvelles menaces. Le projet Scarecrow, né en 2023 d’une simple idée portée par un étudiant passionnés de défense, a été véritablement lancé début 2024 puis développer au sein du pôle Makers de CentraleSupélec. Il s’agit d’un tourelleau autonome de lutte anti-drones, capable grâce à des IA de détecter, classer et suivre des menaces variées telles que les drones kamikazes FPV, Lancet ou encore Molniya.  

Le projet a été imaginé puis fondé par Lucas Cousin, étudiant passionné de défense, qui suivait de près la contre-offensive estivale de l’armée ukrainienne en 2023 et qui confie : « Cette campagne a été en partie freinée par l’utilisation massive de drones kamikazes russes, notamment les FPV. Aucune solution de défense active contre les drones kamikazes n’existait à l’époque, et cela reste encore largement vrai aujourd’hui. D’où l’ambition de développer une solution peu coûteuse, capable d’assurer à la fois la détection et la neutralisation active de ces menaces. Aujourd’hui, la question de la lutte anti-drone prend une importance croissante, avec l’émergence de nouvelles menaces sur le champ de bataille, comme les drones FPV à fibre optique, impossibles à brouiller et dotés d’une précision redoutable. » 

Au fil des mois, le projet s’est structuré techniquement et stratégiquement, jusqu’à devenir une solution crédible aux yeux d’experts de la défense. En parallèle du NATO Innovation Challenge, l’équipe avait déjà remporté, début juin 2025, le premier prix du Challenge Innovation Arquus, organisé par Arquus, premier fournisseur de véhicules blindés pour l’armée française. Cette double reconnaissance – nationale puis internationale – confirme la pertinence opérationnelle et l’audace technologique de Scarecrow. 

Même si l’équipe n’a pas décroché de place sur le podium à Tallinn – principalement réservé à des solutions déjà matures et prêtes à être déployées – leur sélection en finale constitue une reconnaissance forte du potentiel et de l’ingéniosité de leur approche, ainsi que du savoir-faire technique porté par les étudiants de l’École.  

La finale du NATO Innovation Challenge, à Tallinn, a constitué un moment fort et impressionnant pour les élèves, comme en témoigne Lucas : « Pitcher notre projet devant un jury composé d’officiers et de hauts gradés de l’OTAN, en présence d’observateurs ukrainiens particulièrement sensibles aux enjeux soulevés, ainsi que face à d'autres startups et industriels du monde de l’innovation et de la défense, a été une expérience marquante. Grâce à notre formation exigeante en classes préparatoires puis à CentraleSupélec, nous avons su être à la hauteur de ce défi et présenter Scarecrow avec rigueur et ambition devant ces acteurs clés de la défense internationale ».  

Un immense bravo à toute l’équipe pour ce parcours remarquable : Lucas Cousin, Daniel Naji, Rafael Aronis, Erwann Audebert, Evan Bérody, accompagnés initialement par les encadrants du pôle Makers, notamment Pascal Morenton. 

La suite ? Avec de nouvelles pistes à explorer et des contacts solides au sein de l’OTAN, l’objectif est de transformer cette initiative académique en véritable acteur opérationnel de la défense anti-drones.